samedi 17 février 2007

Slam et dub poetry ; même combat

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Art of words
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Je trouve intéressant de constater cette ressemblance. Une irrésistible envie de lever le point vers le ciel et de faire d’un genre vieux comme le langage chez l’homme (la poésie), un moyen d’expression revendicatif ; personnel ou politique. L’art de parler. L’art de s’exprimer sur les problèmes d’injustice en donnant une résonance artistique.
Le slam, un genre qui connaît un souffle médiatique en pays francophone avec les albums de Grand Corps Malade ou de Abd al Malik ouvrira peut-être la voie à la reconnaissance de la dub poetry.

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Dub poetry et slam se ressemblent. Une envie de partager avec le public la musique des mots, le sens de ceux-ci et mettre l’accent sur un message sont leurs points communs. Le but est également le même : donner un sens orale à la poésie.
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Comme pour la poésie au sens stricte, le dub poetry ou le slam sont centrés sur le message.
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On peut cependant noter comme différence que la dub poetry est un essentiel mélange entre la musique « dub » et la poésie « poetry ». Pour le dub poet, le fait de se poser sur des rythmique reggae pour lancer ses phrases blindées de mots aux rythmes et aux sens propre à la poésie vient du fait que les pionniers du genre se sentent concernés par le mouvement de revendication qu’offre la musique reggae au travers de
la philosophie rasta. Ils veulent simplement laisser plus de place aux mots que les chanteurs de reggae.
Tandis que le slam ne se réclame pas de genre musical, mais de joutes orale (même si aujourd’hui il peut être accompagné de musique). Le slam a cette particularité d’être parti du principe de se faire en « live » et d’être une sorte de compétition entre participants slameurs jugés par l’enthousiasme du public. Le slam est un évènement propre au spectacle, au monde de la performance artistique. La dub poetry, elle compte sur le fait de sa diffusion
en soirée, ou sur les platines des particuliers pour diffuser son message.
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Tout comme la dub poetry, le slam se veut libre. Contestataire ou simplement artistique, peut importe. La liberté d’expression est maître de ces deux disciplines.
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Si la dub poetry voit le jour dès le début des années 70, le slam, lui, naîtra un peu plus tard au Etats-Unis, vers 1984 grâce à un poète-ouvrier du nom de Mark Smith.






Si une convergence pareille naît dans l’underground artistique et dans les milieux populaire tel que la scène d’un club de jazz ou le studio de reggae de Jamaïque ou d’Angleterre, c’est qu’une véritable envie de se faire entendre naît un peu partout dans les milieux défavorisés du monde occidental à l’image des mouvements artistiques proches que sont le hip-hop et le reggae qui laisse une grande place à la parole et à son travers, à la revendication.
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Finalement faut-il vraiment que les médias s’emparent de ces genres. N’est-ce pas justement une échappatoire du monde capitaliste. Du monde de la radio d’Etat où tous les genres musicaux qui s’y sont immiscés ont finis par être dénaturés.
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Car le slam et la dub poetry ont un autre point commun, celui d’être la voix du peuple. Leurs dimensions underground leur donne un certain pouvoir. N’est-il pas mieux qu’il en soit ainsi ?

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Photos: 1ere: LKJ, 2eme: Mark Smith, 3eme: Abd al malik

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